​​​   SUR LA ROUTE D'UXELLODUNUM

                                               UXELLODUNUM

Uxellodunum est le nom d'un oppidum gaulois, situé dans le Quercy actuel. Il est surtout connu pour avoir été le lieu de la dernière bataille de la guerre des Gaules, en – 51, César emportant la reddition de la place à la suite de son siège. Son nom signifie la « forteresse élevée » (uxel, élevé, et dunum, latinisation du gaulois dunon, forteresse - voir Dun). C'est un nom gaulois assez répandu qui a évolué en Isolud, Issoudun;. Longtemps objet de débats, la localisation d'Uxellodunum au Puy d'Issolud est désormais reconnue par la communauté scientifique.

Localement cette identification reste parfois contestée par des particuliers et des associations:

Capdenac-le-Haut, situé dans une boucle du Lot, se rapproche également de la description faite dans la Guerre des Gaules par Jules César.

LUZECH fut désigné comme Uxellodunum par la Commission des sites nommée par Napoléon III, (mais sur La Pistoule avant la découverte de l'oppidum sur la colline de l'Impernal)  avant qu'il ne se dédise pour Puy d'Issolud.

En 1957, Emile ALBHOUY a écrit un livre très bien documenté concluant sur la situation d'Uxellodunum à Luzech.

 

 

 

 

 

L'épisode décrit par Aulus Hirtius

La description du siège se trouve dans le huitième livre des Commentaires sur la guerre des Gaules, livre que l'on attribue assez généralement à Aulus Hirtius..Il est certain qu'il a assisté à la bataille à partir d'un point élevé où se trouvait une partie de l'armée romaine . Cette situation a permis une description d'une grande précision dont les détails ne peuvent pas être contestés.

Les autres sources littéraires de l'Antiquité

Un bref passage des Stratagèmes de Frontin fait allusion au siège d'Uxellodunum et en particulier au détournement de la source. Au Ve siècle, Orose raconte le siège d'Uxellodunum dans ses Histoires. Il se contente en fait de paraphraser, plus ou moins exactement, le texte de César, qu'il attribue par ailleurs à Suétone.

 

 

- 52 :  Vercingétorix enfermé dans Alésia avec  80 000 guerriers, César déjoue toutes les tentatives de jonction entre les assiégés et l'armée de secours (250 000 hommes) arrivée après deux mois de siège. Vercingétorix dépose ses armes aux pieds de César.

Pour César, la révolte gauloise est matée... Les Gaulois sont vaincus !

 

Pourtant, des éléments de l'armée de secours vont faire route vers le sud avec un objectif : la Provincia, afin d'y semer le trouble et mettre ainsi César en difficulté avec le Sénat. En effet, César a été nommé proconsul des Gaules en -55 pour une durée de 5 ans;  dans quelques mois, il doit donc repasser devant le Sénat où il a de nombreux ennemis. S'y présenter avec une Gaule encore en révolte peut mettre fin à ses ambitions militaires et politiques...

César comprend le piège qui lui est tendu : il va mettre 6 des 12 légions qu'il commande en Gaule à la poursuite de ces quelques 4 à 5000 rebelles menés par le Sénon DRAPPES et le Cadurque LUCTERE.

Les Gaulois apprennent que les 2 légions de Caninius se rapprochent à marche forcée; ils comprennent vite qu'ils ne pourront mener à bien leur projet; ils décident donc de s'arrêter dans le village- forteresse (oppidum) d'Uxellodunum chez les Cadurques, le peuple de Luctère où celui-ci jouit d'un grand respect.

Ils y sont accueillis chaleureusement et la population se rallie à eux.

 

Ne voulant pas renouveler l'erreur faite à Alésia en se laissant enfermer dans l'oppidum, Drappès et Luctère vont en sortir avec la moitié de leur troupe et 2000 guerriers restent dans l'oppidum.

Leur projet est de ravitailler le village si possible et de harceler les Romains sur leurs arrières.

Caninius arrivé très vite derrière les rebelles fait installer 3 camps sur les hauteurs environnantes, fait dresser les premiers ouvrages de siège et apprend que des Gaulois sont dans la plaine.

Un soir, le convoi de ravitaillement que mène Luctère est surpris sur un chemin qui mène vers l'oppidum.

Les légionnaires alertés par le bruit des ravitailleurs leur tombent dessus, le combat est inégal et les Gaulois rapidement défaits; mais Luctère arrive à en réchapper. Il va se réfugier chez ses voisins arvernes. Mais les Arvernes, la tribu de Vercingétorix, ont signé la paix après Alésia; leur nouveau chef ne veut pas d'ennuis avec Rome : il fait enchaîner Luctère et le  livre aux Romains.

Informé par les quelques prisonniers de l'emplacement du camp de Drappès, Caninius met une légion sur leurs traces et les auxiliaires germains les découvrent, installés en bord de rivière, sans avoir pris la précaution d'occuper les hauteurs.... L'attaque des légionnaires et auxiliaires en sera facilitée et là aussi, après un bref combat, les Gaulois sont défaits, Drappès fait prisonnier. Ramené au camp de Caninius, il s'y laissera mourir de faim.

 

UXELLODUNUM est maintenant sans chefs, et  pour Caninius, la reddition du village est écrite...

 

Les 2 légions de Fabius arrivent et terminent les travaux de siège ....et pourtant, malgré le nombre de légionnaires et le piège qui s'est refermé sur eux, les irréductibles gaulois ne se rendent pas.

Informé des difficultés rencontrées par ses généraux, César à la tête de sa cavalerie arrive sur place et constate la majesté du site : la forteresse cadurque, au sommet d'une colline "aux pentes si abruptes qu'un légionnaire ne saurait les gravir sans risquer sa vie". Aux pieds de la colline coule une rivière dont les deux bras ne sont séparés que par 300 pieds romains (90 m). Une attaque frontale est impossible !

 

Nous sommes en été et priver les Gaulois d'un accès à la rivière permettra de les assoiffer et d'obtenir leur reddition rapidement. César déploie ses armes lourdes (scorpions, balistes), ses archers et frondiers sur les bords de la rivière, visant les chemins qu'empruntent les ravitailleurs en eau.

Mais ce que ne sait pas César, c'est que les Gaulois ont  une source abondante qui coule au pied du rempart du haut duquel ils peuvent protéger leurs ravitailleurs et causer des pertes chez les Romains qui se risqueraient à monter à l'assaut.

César fait dresser une tour de bois, haute de près de 10 étages (30m), du haut de laquelle les scorpions peuvent battre les accès à la source, causant de lourdes pertes chez les assiégés. Ceux-ci vont riposter en faisant rouler des tonneaux enflammés en direction de la tour afin d'y mettre le feu; ils y parviennent, les Romains l'éteignent; le combat est incertain et pour soulager ce front, César va créer un mouvement de diversion en faisant monter à l'attaque des légionnaires qui poussent de grands cris pour donner l'impression d'une attaque générale.

La tour est sauvée et le travail des mineurs de César aussi; en effet, protégés de la vue des assiégés, les soldats du génie creusent la colline pour aller chercher les veines d'eau qui alimentent la fontaine et les détourner.                                                                                                  Quelques jours de travail, et un matin, les Gaulois constatent que leur source est tarie !

Les dieux les ont donc abandonnés ! Sans chef, sans vivres, sans eau, la reddition est inévitable...

César leur accorde la vie sauve mais pour lancer un message fort aux rebelles qui ça et là mènent des attaques de guérilla, il fait aligner les hommes en âge de combattre et leur fait couper les mains !

 

Ainsi s'achève la glorieuse résistance du dernier village gaulois ayant résisté à César, UXELLODUNUM .

                                                                                                                                                                                                (texte-résumé de Christian Marin)

 

                                            Ce village était cadurque, ce village était lotois !

,

Depuis plusieurs siècles, plusieurs sites se sont prévalus d'être Uxellodunum. On en comptera plusieurs dizaines, beaucoup farfelus comme la thèse de Verdun sur Meuse !!!

Dans le Lot, anciennement territoire du peuple cadurque, 4 sites ont été jugés comme sérieux :

       -  LUZECH

       -  CAPDENAC

       -  MURCENS, commune de CRAS

       -  PUY D'ISSOLUD, communes de Vayrac et Martel

 

Même CAHORS eut ses défendeurs, voir l'article de QUERY RECHERCHES de 2003

 

Depuis 2011, PUY D'ISSOLUD est reconnu comme site officiel par la communauté scientifique suite aux travaux menés par l'archéologue (amateur mais  reconnu par le milieu archéologique)  Jean-Pierre GIRAULT.