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Soulac: Un panier tressé datant du néolithique arraché d'une butte d'argile

Mickaël Bosredon

Publié le 18.02.2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette cuve en vannerie devait servir à la décantation de l’eau de mer. Les archéologues du LabEx Sciences archéologiques de Bordeaux, sous la direction de Florence Verdin (Laboratoire Ausonius), chargée de recherches au CNRS, ont annoncé mercredi une « découverte archéologique majeure » sur le site de la Lède du Gurp près de Grayan-et-L’hôpital et de Soulac, au sein d’une butte d’argile arrachée à la côte.

Cet imposant panier tressé datant du néolithique final (environ 3.000 ans avant J.-C.), servait donc certainement à récupérer le sel, étape préliminaire à la fabrication de pains de sel. « On connaissait déjà pour la région et jusqu’en Poitou-Charentes les vases ayant servi à transporter le sel, mais on n’avait pas encore localisé les ateliers de production. Ce type de panier était également connu pour des dates plus récentes, mais jamais un vestige aussi ancien n’avait été découvert à ce jour » explique Florence Verdin dans un communiqué de l’université de Bordeaux.

« L’objet était conçu pour être étanche »

Contactée par 20Minutes, la chercheuse précise que « nous avons constaté rapidement que la structure de l’objet était conçue pour être étanche, car elle dispose d’une double paroi de vannerie, avec des bouchages en argile, et un fond en argile également. Et nous avons trouvé en relation avec cette vannerie un petit élément en terre qui doit appartemir à un four servant à chauffer la saumure pour en extraire le sel. »

Le sel servait alors à la conservation des aliments, à la nourriture humaine et celle du bétail, et à l’exportation. « La question qui se pose aujourd’hui est de savoir jusqu’où il a voyagé à l’intérieur des terres. »

Au Néololithique, l’océan était plus éloigné de plusieurs kilomètres par rapport à aujourd’hui

Ce site de la Lède du Gurp est bien connu des archéologues puisqu’il a déjà fait l’objet de nombreuses fouilles entre les années 1970 et 1990. « Puis les fouilles ont été interrompues. Il a alors été livré à l’érosion littorale et on a perdu beaucoup de richesses archéologiques durant cette période » assure Florence Verdin, qui a repris les fouilles en 2013. « Le site commençait à se détacher de la côte donc il fallait agir vite. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’époque du néolithique, l’océan était « plus éloigné de plusieurs kilomètres par rapport à aujourd’hui » et cette zone abritait une lagune. Plusieurs outils de travail ont déjà été trouvés sur place. « Il y a eu une occupation humaine assez longue dans le temps, sans doute du début du néolithique jusqu’à l’âge de fer, mais les habitations devaient se trouver un peu plus loin. »

Le panier est conservé dans un laboratoire spécialisé à Grenoble

Le panier à saumure, mis au jour en juillet 2015, a été excavé puis entreposé un mois dans les locaux des services techniques de la Mairie de Soulac-sur-Mer. Là, le bloc contenant le clayonnage (assemblage de bois tressé d’une tonne et demie) a été partiellement dégagé puis conditionné en vue de son transport vers le laboratoire ARC-Nucléart (Grenoble), spécialisé dans la conservation et la restauration des matériaux périssables.

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y sera conservé dans l’attente d’être complètement fouillé par les archéologues et les environnementalistes (pour études sédimentologiques, de la micro-faune, des pollens…) L’objet devrait être restauré en vue de sa présentation au public.

la butte détachée de la falaise est fouillée. C’est dans cette même motte d’argile que le panier à saumure est excavé en juillet 2015 - N.Prévot

conditionnement de la cuve par Arc Nucleart - F.Verdin

Il s'agit d'un vestige qui devait servir à la décantation du sel. Une découverte majeure pour la connaissance de l'occupation humaine sur la côte Atlantique...

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